CrossFit

La recette islandaise du succès

L’Islandaise Katrin Davidsdottir, couronnée l’été dernier femme la plus en forme de la planète après avoir remporté les Jeux mondiaux de CrossFit, était de passage hier à Blainville. Elle a fait trois entraînements avec ses coéquipiers Mathew Fraser (2e au monde), Michèle Letendre (18e au monde) et Cole Sager (7e au monde), dans le cadre de la compétition de CrossFit par équipe qui se terminera lundi prochain.

« Je ne réalise pas encore que j’ai gagné les Jeux mondiaux. C’est irréel », explique Davidsdottir à La Presse. La blonde et sculpturale athlète de 1 m 69 (5 pi 6 po) et 73 kilos (162 livres) n’était pas parmi les favorites des Jeux mondiaux. Mais Davidsdottir, 22 ans, a déjoué toutes les prédictions en offrant une performance constante.

« On a souligné que j’avais été forte mentalement durant la compétition. J’ai travaillé très fort sur cet aspect durant la dernière année. J’ai appris à me concentrer sur moi, et non pas sur les performances des autres. Je n’allais pas aux Jeux mondiaux pour gagner. J’y allais pour faire de mon mieux et ça a fonctionné », dit-elle.

Fortement sollicitée par les médias et par différentes entreprises depuis sa victoire, Davidsdottir a décidé de mettre ses études en droit sur la glace pour s’entraîner à temps plein. « Je m’entraîne de 9 h à 16 h. Je gère ma récupération. Je fais des traitements. Je planifie mon alimentation... », explique-t-elle.

Davidsdottir en était à sa troisième participation aux Jeux mondiaux de CrossFit. Sa meilleure performance avait été une 24e place en 2013. L’an dernier, elle n’était même pas parvenue à se qualifier.

LA RECETTE ISLANDAISE

La jeune femme ne pratique le CrossFit que depuis quatre ans, son ascension est donc fulgurante. Elle faisait de la gymnastique de haut niveau depuis 10 ans quand elle a vu Annie Thorisdottir remporter les Jeux mondiaux de CrossFit en 2011 et 2012. C’est ce qui l’a incitée à essayer ce sport.

Quand on lui demande pourquoi les athlètes islandaises se démarquent tant au CrossFit, Davidsdottir rigole d’abord en mentionnant que leur « eau est différente ». Puis, elle reprend un ton plus sérieux. « En Islande, nous avons des modèles féminins forts. Nous avons élu la première femme présidente au monde, en 1980. Nous n’avons pas peur d’être fortes et d’avoir du succès », explique-t-elle.

Durant la prochaine année, Davidsdottir compte poursuivre son entraînement et retourner aux Jeux mondiaux. « Même si j’aurai à défendre mon titre, je vais avoir le même état d’esprit : je vais vouloir faire de mon mieux. Vous savez, donner son effort maximal, c’est une victoire en soi. »

UNE ÉQUIPE DE TALENT

Hier matin au gymnase Deka CrossFit de Blainville, Davidsdottir a soulevé de terre à 30 reprises une charge de 135 livres, a ramé pour 30 calories et a effectué 30 accroupissements avec une charge de 65 livres au-dessus de la tête, le tout en un peu moins de trois minutes avec ses collègues de l’équipe Built by Bergeron.

Jusqu’à lundi prochain, plus de 8000 athlètes du monde entier doivent disputer une série d’épreuves dans le cadre de la compétition par équipe de CrossFit. Jusqu’à maintenant, l’équipe Team Reebok Classic du champion du monde Ben Smith est en tête. L’équipe de Davidsdottir se trouve au 5e rang.

C’est l’Américain Cole Sager qui a eu l’idée de fonder cette équipe. « On a tous comme entraîneur Ben Bergeron de Boston. On se connaissait tous et on s’entend bien », raconte Michèle Letendre.

Après avoir vécu des Jeux mondiaux difficiles l’été dernier, terminant au 18e rang, Letendre a songé à abandonner la compétition. « Mais j’ai encore du plaisir à m’entraîner. J’ai 29 ans. C’est peut-être ma dernière année. Je veux encore aller aux Jeux mondiaux, en m’amusant », dit-elle.

Letendre raconte avoir subi un coup de chaleur dans une épreuve de course aux Mondiaux. « Je n’ai pas pu donner le meilleur de moi-même ensuite. J’ai appris beaucoup », dit-elle.

L’Américain Mathew Fraser a lui aussi été déçu par ses Jeux mondiaux. Alors que plusieurs le considéraient comme le favori, il a terminé au 2e rang. « Je voulais gagner. Mais les épreuves de la compétition ont exposé certaines de mes faiblesses. Je me prépare maintenant en vue de l’an prochain ! », résume l’athlète de 25 ans.

Hier matin, Sager semblait très heureux de s’entraîner auprès de ses collègues : « J’ai laissé mon emploi d’agent hypothécaire la semaine dernière. Je m’entraîne maintenant à temps plein. »

Aux Jeux mondiaux l’été dernier, Sager s’est maintenu au troisième rang du classement durant toute la compétition avant d’éprouver des difficultés en finale et de chuter au 7e rang. « J’étais content, mais en même temps, déçu d’avoir été si près du podium, dit-il. Mon objectif est d’avoir un impact sur ma communauté. De montrer que l’on peut vivre sa passion et atteindre ses objectifs. C’est pour ça que je continue de m’entraîner. »

Les gagnants de la compétition par équipe seront connus lundi soir prochain.

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Michèle Letendre

Aux derniers Jeux mondiaux, Michèle Letendre a peiné dans les épreuves demandant de soulever des charges « irrégulières », comme un matelas appelé « cochon » pesant 395 livres. « Je ne m’étais pas assez pratiquée. Cette année, mon entraînement est plus adapté pour ça », explique Letendre.

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Mathew Fraser

Étudiant à temps plein en génie mécanique, Mathew Fraser ne voulait pas participer à la compétition par équipe qui se déroule actuellement. « Je suis à ma dernière session. Je n’avais juste pas le temps. Mais quand Cole m’a sollicité pour cette équipe, j’ai accepté. Parce que s’entraîner avec eux, c’est amusant », explique Fraser, qui habite le Vermont.

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Cole Sager

Le jeune homme de Seattle a abandonné son poste de porteur de ballon étoile de l’équipe de football de l’Université de Washington il y a quelques années pour se consacrer au CrossFit. « J’aurais pu continuer au football, mais je pense pouvoir avoir plus d’impact au CrossFit », dit-il.

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